Le système de gestion d’actifs (asset management) peut s’appuyer sur les normes internationales ISO 55000, ISO 55001 (référentiel de certification) et ISO 55002 qui fournissent les lignes directrices relatives à l’application d’un système de gestion d’actifs. Ces normes sont destinées en particulier à être utilisées pour la gestion d’actifs physiques.
Tout en ne fournissant aucune recommandation de nature financière, comptable ou technique concernant la gestion d’actifs, l’étude attentive des normes permet néanmoins de pouvoir en dégager des réflexions importantes par rapport au cycle de vie des actifs dans une entreprise.
La gestion d’actifs, une valeur réelle ou potentielle
La gestion d’actifs s’inscrit donc dans une logique de compétitivité des entreprises. En effet, la possibilité de déployer des systèmes de gestion d’actifs qui d’optimisent les budgets d’investissement et d’exploitation peut aussi permettre d’assurer une meilleure adéquation entre la disponibilité et la rentabilité des équipements, tout au long de leur cycle de vie. C’est pour cela que l’utilisation notamment des normes ISO 55001 et 55002 permettrait de réaliser un meilleur retour sur investissement, d’augmenter la valeur des actifs de l’organisation tout au long de leur cycle de vie et de mieux maîtriser le risque en contribuant à leur utilisation durable.
Ces considérations introductives mènent à un premier résultat. Améliorer le retour sur investissement des biens immobilisés, en intégrant les aspects physiques et financiers, nécessite d’établir d’une étroite relation entre cycle de vie des actifs et services qui y sont liés. C’est à dire, les opérations de support, d’installation et de maintenance.
La gestion correcte des actifs d’entreprise doit alors notamment passer par la mise en place de meilleures pratiques de maintenance, tout en adoptant une vision complète de tous les types de matériel et d’équipement qui seront nécessaires pour que le bien puisse fonctionner de façon performante tout au long de son exploitation.
Référence aux normes
Le cadre de la gestion d’actifs défini par la norme ISO 55001, puis par la norme ISO 55002 donne de nouvelles et de meilleures connaissances sur la façon dont les actifs physiques devraient être gérés pour permettre aux organisations de bénéficier de leur investissement en actifs physiques.
Déjà dans l’ ISO 55001, il est établi que tout organisme doit « planifier :
- 1. les actions menées du fait des risques et opportunités, compte tenu de la manière dont ceux-ci peuvent évoluer dans le temps 2. la manière d’évaluer l’efficacité de ces actions » (6.1).
En ajoutant que : « Lorsqu’il planifie la façon dont il atteindra ses objectifs de gestion d’actifs, l’organisme doit déterminer et documenter :
– la méthode et les critères employés pour la prise de décision et la détermination de l’ordre de priorité des activités et des ressources dans le but de réaliser son (ses) plan(s) et d’atteindre ses objectifs de gestion d’actifs ;
– les processus et les méthodes à employer pour gérer ses actifs au cours de leurs cycles de vie ; […]
– la façon dont les résultats seront évalués ;
– le(s) horizon(s) temporel(s) approprié(s) pour le(s) plan(s) de gestion d’actifs ;
– les implications en termes de risques financiers et non financiers du (des) plan(s) de gestion d’actifs ;
– la période de revue du (des) plan(s) de gestion d’actifs ;
– les actions pour traiter les risques et les opportunités associés à la gestion des actifs, en tenant compte de la façon dont ces risques et opportunités peuvent varier dans le temps […] » (6.2.2).
Pourtant le lien commence à devenir plus clair dans l’ ISO 55002. On spécifie que : « Le système de gestion d’actifs comprend : […] le(s) plan(s) de gestion d’actifs, qui est (sont) mis en œuvre dans :
- – d’autres processus pertinents » (4.1.1.1).
- – les activités de contrôle ;
- – les activités de soutien ;
- – la planification et la maîtrise opérationnelles ;
En outre, la norme prévoit que les objectifs comprennent des enjeux types. A savoir pour les actifs :
– « fiabilité (distance/temps moyen de fonctionnement entre défaillances) ;
– état, performances ou score de santé de l’actif ;
– coûts du cycle de vie ;
– durée utile prévue ;
– performance énergétique de l’actif » (6.2.1.3).
Le sujet devient plus évident dans le paragraphe (7.5.2) où l’on spécifie qu’« en général, il convient que l’organisme tienne compte des exigences d’information sur les actifs en rapport avec les domaines suivants : […]
– prestation de service et opérations (par exemple niveaux de service, objectifs de performance, caractéristiques de performance des actifs, exigences opérationnelles futures, objectifs de gestion de la demande) ;
– gestion de la maintenance (par exemple historique des défaillances des actifs, dates d’amélioration ou de remplacement, exigences de maintenance à venir) […].
Structurer les actifs
Il faut donc reconnaître que mettre en œuvre les normes ISO 55001 et ISO 55002 signifie devoir structurer le cycle des actifs avec une attention majeure sur la maintenance et les services liés à l’exploitation. Ils doivent être cohérents et transparents pour toutes les parties prenantes, générant plus de valeur. Par conséquent, générant un effet positif sur le résultat de l’organisation. On en dégage donc une nouvelle méthodologie à adopter. Elle devra cependant reposer sur les critères de la gestion des actifs déjà existants au sein de l’entreprise.
Les enjeux de la modernité
Les organisations à forte capacité de ressources ont la possibilité d’investir dans un large éventail d’actifs. Les bâtiments, les infrastructures, les installations, les équipements et les machines, etc. L’impact de cette dépense peut avoir un poids considérable dans l’entreprise en termes d’investissement et de coût de maintenance, de performance opérationnelle, de productivité, de rentabilité et, aussi, de valeur pour les actionnaires. En outre, la mise en place d’un cadre globalement reconnu pour la gestion d’actifs peut faire la différence pour l’organisation face à la concurrence du marché.
En effet, c’est à travers la mise à niveau en continu des actifs et des rénovations que l’infrastructure actuelle peut être préparée aux besoins futurs. Ainsi, l’infrastructure demeure concurrentielle. Mettre donc en adéquation les approches technologiques et de maintenance préservent la valeur des investissements en capital, rajoutant du bénéfice pour les parties prenantes.
De plus, maintenance et gestion d’actifs contribuent à des enjeux sociétaux plus larges. L’augmentation de la durée de vie économique et technique d’un bien réduit son empreinte économique et écologique par la réduction des déchets industriels et des ressources consommées.
Ainsi, la norme ISO 55002 incite les entreprises à réexaminer ses processus opérationnels existants en prévoyant une possible intégration des activités.
- Collecter, consolider et analyser des informations stratégiques sur tous les types d’actifs pour
- optimiser les opérations grâce à une meilleure connaissance de la disponibilité, de la fiabilité et de l’usage des actifs.
- augmenter significativement l’utilité des actifs et gagner en flexibilité pour étendre la durée de vie utile de tous les actifs.
- améliorer le retour sur investissement.
- L’unification des processus pour optimiser les fonctions essentielles de gestion des actifs, au niveau de tous les sites de l’entreprise, doit également passer par la fonction de maintenance :
- les actifs nécessitent de la maintenance et des réparations en continu. Leur performance tout comme la qualité des produits de l’entreprise dépend directement de la fiabilité des actifs ou des équipements.
Le besoin croissant de maintenance des actifs et la gestion de la maintenance peuvent donc avoir un impact direct sur la satisfaction du client et des actionnaires.
Rentabilité économique
La gestion de la maintenance des actifs, optimisée au niveau des processus[1], peut aider à maximiser la performance de l’actif en améliorant son utilisation, en réduisant ses coûts et en limitant ses dépenses en capital. En plus, une maintenance transparente et conforme en matière de qualité équilibre productivité et frais généraux. Elle assure une production sans incident sur tous les sites. Comment ? En renforçant les actifs qui ne sont plus performants et en réduisant les risques issus de l’obsolescence des biens.
Cette démarche opérationnelle pourrait permettre au fil du temps de passer de la maintenance réactive à une maintenance plus prédictive. De même, elle éviterait toute perturbation coûteuse. Par exemple, en prévoyant des dysfonctionnements de l’équipement avant qu’ils ne se produisent ou en optimisant la gestion des ressources. Tout cela permettrait une approche économiquement rentable.
[1] Par exemple : maintenance réactive, préventive et planifiée combinant gestion des produits et gestion des services.
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