Inspirée du système de management de Toyota, la logique japonaise du Kaizen expliqué dans l’article suivant prône la réduction voire la suppression de tout superflu qui serait à l’origine de pertes, qu’elles soient réelles ou à caractère plus fictif (en considérant que ce qui ne génère pas de gain est une perte).

Dans cette optique, on distingue trois « fléaux » contre lesquels les adeptes du « toyotisme » luttent :

  • Muri «excès»
  • Mura «irrégularité»
  • Muda «gaspillage»
                                                                                                                                                      MURI

Le «muri» désigne l’excès qui génère des difficultés à gérer cette même abondance et implique par conséquent des gaspillages (voir «muda»).

Les excès peuvent être réalisés à plusieurs niveaux : les matières premières achetées, les stocks constitués (trop importants ou pour trop longtemps), les quantités d’en-cours encore en production, la main d’œuvre embauchée ou mise à disposition pour un projet, les surconsommations d’énergie ou de matières, des demandes impossibles à réaliser (objectifs irréalistes fixés aux employés ou attendus des machines), la surévaluation des quantités et de la charge de travail, la sur-utilisation de certaines ressources (machines-outils)…

Le «muri» affecte la trésorerie de l’entreprise, gâche de l’espace, détourne la main d’œuvre des tâches les plus productives et diminue la motivation au travail.

MURA

Le «mura» peut-être assimilé à l’irrégularité, engendre de l’attente et par la suite une accumulation de flux.

Le «mura» affecte donc les cycles et flux de productions ainsi que le niveau des stocks.
Les premières « victimes » de ce phénomène sont les employés et, d’un certain point de vue, les machines, tous deux contraints de faire face aux retards puis aux pics d’activité.

MUDA

Le terme «muda» regroupe l’ensemble des gaspillages c’est-à-dire tout ce qui entraîne l’emploi de ressources mais ne crée aucune valeur ajoutée.

Toyota a pour sa part identifié sept «muda»/gaspillages de natures différentes :

  • Les stocks qui prennent de la place, immobilisent de la trésorerie potentielle…
  • Les productions défectueuses qui font perdre à la société de l’argent et du temps (retours, renvoi au client…)
  • Les usinages inutiles concernent les opérations complexes ou qui ne sont pas faîtes dès la première fois.
  • Les attentes, qu’il s’agisse de matériel, de personnel ou même d’une décision !
  • Les mouvements inutiles fait par les employés ou opérés sur les produits et qui ne sont pas nécessaires à la bonne réalisation de la tâche demandée.
  • Les transports et manutentions inutiles : certaines opérations de transport et manutention génèrent des frais mais n’ont parfois pas d’intérêt réel et ne créent pas de valeur ajoutée !
  • La production excessive, en surnombre ou encore trop tôt, peut être à l’origine de l’ensemble des autres gaspillages du «muda» mais aussi du «muri» ou du «mura».

 

Le «muda» a des influences sur les ressources financières, matérielles et humaines.

La détection des gaspillages et la mise en place de solutions à ce problème est le plus simple dans la gestion du «muri», du «mura» et du «muda».

Notons que ces trois types de « fléaux » sont très souvent interdépendants et qu’il ne suffit pas de traiter l’un pour faire disparaître les autres.

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